Dans l’ensemble des traditions du Grand Véhicule (s. mahāyāna), les dix préceptes de bien (jap. jūzenkai) forment les multiples déclinaisons d’une vie éveillée.

Il s’agit d’une série de préceptes dont l’origine remonte aux premiers temps du bouddhisme. Elle fut utilisée par toutes les écoles bouddhistes, indépendamment des statuts monacal ou laïque. Ces préceptes sont évidemment présentés dans les grands codes disciplinaires (s. vinaya) mais également dans les plus importants textes du Grand Véhicule, comme Le Sūtra de la grande extinction (Mahā parinirvāṇa sūtra), Le Sūtra de la grande sagesse (Mahā prajñāpāramitā sūtra), Le Sūtra de l’Ornementation fleurie (Avatamsaka sūtra), ou Le Sûtra de Vimalakīrti. Le Sūtra du grand Lumineux (Mahā vairocana sūtra), le texte fondateur du tantrisme oriental, leur consacre un chapitre complet. Le Sūtra des dix chemins de l’acte, traduit en chinois par Siksānanda (652-710), un moine khotanais, leur est entièrement dédié. Dans ce texte, le Bouddha Śākyamuni enseigne leurs bienfaits au roi des dragons Sāgara.

Le moine japonais Jiun sonja (1718-1804), fondateur du mouvement de la discipline de la vraie loi (Shōbōritsu), leur a consacré de nombreux ouvrages. Ses Sermons sur les dix préceptes de bien (jap. jūzen hōgō) donnés en 1774 à l’invitation de membres de la famille impériale reste son œuvre la plus importante. Il présente ces préceptes à la fois comme le cœur du bouddhisme et le fondement d’une vie morale et sociale. Ces sermons eurent une grande influence à l’époque Meiji, notamment sur la pensée d’auteurs bouddhistes influents comme Shaku Unshō (1827-1909, école Shingon), Fukuda Gyōkai (1806-1888, école Jōdō) ou Ōuchi Seiran (1845-1918, école Sōtō).

En Orient, ces dix préceptes de bien portent également le nom des dix biens (jap. jūzen), des dix bons chemins (jap. jūzendō) et des dix bons chemins de l’acte (jap. jūzengyōdō).

Trois concernent les actes corporels, quatre les actes vocaux, trois les actes mentaux. Il s’agit de : Ne pas prendre la vie ; ne pas voler ; ne pas commettre d’inconduite sexuelle ; ne pas tenir de propos mensongers ; ne pas tenir de propos futiles ; ne pas tenir de propos blessants ; ne pas tenir de propos qui sèment la discorde ; ne pas convoiter ; ne pas se mettre en colère ; ne pas avoir de vues erronées.

Les trois derniers préceptes visent les trois poisons de l’esprit, l’avidité, la haine et l’ignorance.

Les dix préceptes, en résumé