Cette rubrique a pour vocation de vous faire aimer la langue classique japonaise, mais également :
– d’inciter, aider et soutenir les francophones qui pratiquent et Ă©tudient le bouddhisme au sein d’une tradition japonaise Ă  lire les textes dans leur version originale, mĂȘme s’ils n’ont qu’une vague connaissance de la langue.
– d’éditer au format Ă©lectronique et en accĂšs libre des textes de la littĂ©rature japonaise.

Le bungo

Le bungo 文èȘž est la langue classique ou mieux « la langue Ă©crite » japonaise par opposition Ă  kƍgo 揣èȘž, « la langue parlĂ©e ». Il s’agit d’un registre littĂ©raire employĂ© depuis l’époque Kamakura (1185-1333) jusqu’à l’époque moderne, ou plutĂŽt jusqu’à l’époque Meiji (1868-1912) puisque son utilisation dĂ©cline dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle. Le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe de la langue Ă©crite ont Ă©voluĂ© depuis le VIIIe siĂšcle. Les plus anciens livres, le Kojiki ć€äș‹èš˜ (« La Chronique des choses anciennes », 712) le Nihonshoki æ—„æœŹæ›žçŽ€ (« La Chronique du Japon », 720) et le Man’yƍshĆ« èŹè‘‰é›† (« Le Recueil des dix mille feuilles », 759) sont Ă©crits dans un japonais qualifiĂ© d’archaĂŻque.

Le japonais classique prend sa source dans la littĂ©rature de l’époque Heian (794-1185). Les romans reflĂštent alors la langue parlĂ©e de la cour. Le plus cĂ©lĂšbre d’entre eux est sans nul doute le Genji monogatari æșæ°ç‰©èȘž (« Le Roman de Genji », 1005).

Ce n’est qu’à partir de l’époque Kamakura que l’on peut parler d’une vĂ©ritable langue Ă©crite spĂ©cifique qui mĂȘle l’ancienne langue de Heian Ă  des formes ou du vocabulaire chinois. Les langues Ă©crite et parlĂ©e se diffĂ©rencient alors progressivement et connaissent leur propre Ă©volution.

Le registre littĂ©raire japonais est loin d’ĂȘtre uniforme et il est d’usage de distinguer quatre styles fort diffĂ©rents les uns des autres :

– Le wabun ć’Œæ–‡, « le style japonais », considĂ©rĂ© comme une Ă©criture fĂ©minine et privĂ©e. Le lexique et la syntaxe sont purement japonais.
– Le kanbun æŒąæ–‡, « le style chinois ». Il s’agit du chinois tel qu’il est lu et Ă©crit par les Japonais.
– Le wakan konkƍ bun ć’ŒæŒąæ··æ·†æ–‡, « le style sino-japonais », une forme mixte qui mĂȘle le wabun et le kanbun.
– Le sƍrƍbun ć€™æ–‡, « le style Ă©pistolaire », utilisĂ© dans les correspondances et les documents officiels. Le sƍrƍbun est une forme irrĂ©guliĂšre de kanbun qui ne se conforme plus avec les rĂšgles de la syntaxe chinoise et qui intĂšgre des formes japonaises.

Textes en ligne

Bouddhisme japonais : Textes de l’école zen sƍtƍ

‱ Shƍbƍgenzƍ genjƍkƍan æ­Łæł•çœŒè””çŸæˆć…ŹæĄˆ. Auteur : Eihei Dƍgen æ°žćčłé“ć…ƒ (1200-1253), Ă©cole sƍtƍ. Date de rĂ©daction : 1233. Source : Mizuno Yaoko æ°Žé‡ŽćŒ„ç©‚ć­, Shƍbƍgenzƍ æ­Łæł•çœŒè””, Iwanami Shoten ćČ©æłąæ›žćș—, quatre volumes, 1990, 1993, premier volume, p. 53-61. Style sino-japonais.

‱ Nichiiki tƍjƍ shoso den æ—„ćŸŸæŽžäžŠè«žç„–ć‚ł. Auteur : Tangen Jichƍ æč›ć…ƒè‡Ș柄 (d. 1699), Ă©cole sƍtƍ. Date de publication : 1694. Source : Dainihon bukkyƍ zenshƍ ć€§æ—„æœŹäœ›æ•™ć…šæ›ž, Tƍkyƍ, Bussho kankƍkai äœ›æ›žćˆ‹èĄŒæœƒ, rééd. 1979, Vol. 110, p. 1-57. Style chinois.

Études nationales

‱ Naobi no mitama ç›ŽæŻ˜éˆ. Auteur : Motoori Norinaga æœŹć±…ćźŁé•· (1730-1801). Date de publication : 1771. Source : Kojikiden kƍtei ć€äș‹èš˜ć‚ł æ Ąèš‚, Tƍkyƍ, Yoshikawa Kobunkan ć‰ć·ćŒ˜æ–‡é€š, 1934, premier volume, p. 62-80. Style sino-japonais.

wakamurasaki

Conventions

‱ Les conventions d’écriture, de transcription et de ponctuation suivent celles retenues par Haruo Shirane dans sa grammaire, Classical Japanese: A Grammar, Columbia University Press, 2005. L’écriture japonaise est rendue selon les rĂšgles en usage avant la rĂ©forme gĂ©nĂ©rale des annĂ©es 1946-1949.
‱ Les caractĂšres chinois (kanji æŒąć­—) sont normalement Ă©crits dans leur ancienne graphie, ici au format standardisĂ© unicode. Exemple : 仏 (nouvelle graphie) > 䜛 (ancienne graphie). En cas d’indĂ©cision, les choix opĂ©rĂ©s dans l’édition Ă©lectronique du canon sino-japonais de Taishƍ prĂ©valent.
‱ L’écriture des kana suit la transcription ancienne (kyĆ«kanazukai æ—§ä»źćéŁ).
Les sons assimilĂ©s (sokuon â€Ș促音‬) ne sont pas marquĂ©s, ぀ est conservĂ© : ăŸă€ăŸă et non ăŸăŁăŸă.
Les sons contractĂ©s (yƍon æ‹—éŸł) ne sont pas marquĂ©s : じや et non じゃ.
‱ La transcription romanisĂ©e suit le systĂšme Hepburn modifiĂ© avec les rĂšgles suivantes :
は, ăČ, ご, ぞ, ほ sont transcrits a, i, u, e, o sauf Ă  l’initiale. は, particule ou au milieu d’un mot, est transcrit wa.
ゐ, ゑ, を sont transcrits par par i, e, o.
ん est transcrit n devant m, p et b, n’ devant une voyelle.
Les voyelles longues sont marquées par un macron.
‱ Les caractĂšres sont au format unicode. Les caractĂšres qui ne sont pas reconnus par les navigateurs sont remplacĂ©s par leur numĂ©ro dans les tables unicode.
‱ Afin de faciliter les recherches d’occurrences dans les textes, ceux-ci ont Ă©tĂ© revus et corrigĂ©s. Dans les versions Ă©lectroniques prĂ©sentes sur le site, ne sont pas utilisĂ©s :
– Le katakana : l’ensemble des textes sont transcrits en hiragana.
– Les kana phonĂ©tiques (furigana æŒŻă‚Šä»źć)
– Les ligatures (gƍji 搈歗 ) : ゟ est transcrit par より par exemple.
– Les marques d’inversion (kaeriten èż”ă‚Šç‚č ) du style chinois (kanbun æŒąæ–‡).
– Les marques d’itĂ©ration (doriji èžŠă‚Šć­—) : äșș々 est transcrit par äșșäșș.
– Le sĂ©parateur (heiretsuten ç«ćˆ—ç‚č), notĂ©ă€Œăƒ»ă€.
‱ Trois marques de ponctuation (kusetsuten ć„ćˆ‡ç‚č) sont par contre utilisĂ©es :
– Le point (kuten ć„é»ž) notĂ©ă€Œă€‚ă€.
– La virgule (tƍten èź€é»ž), notĂ©e 「、」.
– Les crochets simples (kagikakko é‰€æ‹ŹćŒ§) notĂ©s「」.