Il y a quelques jours, le saviez-vous, c’était la saint Bodhidharma ? – Euh, non ! Évidemment, il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes prénommées Bodhidharma autour de vous. Pourtant, c’est le 5 octobre que tous les temples sôtô du Japon célèbrent la mémoire du fondateur de l’école zen. La figure de Bodhidharma (Daruma en japonais) est très populaire dans ce pays où ses effigies trônent un peu partout.
L’iconographie le représente barbu, les yeux sévères, une robe rouge couvrant son corps et sa tête. Ayant pratiqué neuf ans d’affilée la méditation, on dit qu’il en perdit l’usage de ses jambes. Les figurines ou les poupées rondes de Bodhidharma, le représentent d’ailleurs sans jambes. On en fait également des poussah, des jouets à bascule qui, dès qu’on les penche, reviennent à la verticale. Le proverbe japonais nana korobi yaoki, « sept fois tombé, huit fois debout », est associé à ces poussahs qui reviennent toujours sur leur base.
Le maître zen Hakuin (1685-1768) illustra l’une de ses peintures de Bodhidharma d’un poème taquin :
En Inde c’est le grand maître Bodhidharma,
Au Japon c’est un jouet qui bascule.
La-bàs il écrase les six écoles hors de la voie,
Ici il console trente mille enfants.
En français, un poussah est une sorte de jouet porté par une demi-boule lestée de pierre ou de plomb qui ramène toujours l’objet en position verticale. Le terme est emprunté au chinois pusa, simple translittération du sanskrit bodhisattva. Qui l’eût cru ?
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